Être papa solo en 2024 : halte aux clichés !

25 % des familles sont aujourd’hui monoparentales en France. Parmi elles, 18% sont constituées d’un papa solo et de son ou ses enfants (en ce qui concerne la garde intégrale).

Mais les papas solos ne sont pas uniquement des pères séparés qui ont la garde principale de l’enfant. Nous parlons aussi ici des papas veufs, des pères divorcés en garde alternée, et des pères qui prennent soin de leurs enfants un week-end sur deux et la moitié des vacances.

Si les mamans solos restent beaucoup plus nombreuses à expérimenter la monoparentalité, le nombre de papas solos augmente. De 300 000 en 2017, ils sont 350000 en 2020. Le nombre de pères seuls qui découvrent la réalité (pas toujours simple !🤯) du quotidien des mères solos, s’accroît donc chaque année.

Que la situation soit subie ou choisie, un papa en solo rencontre les mêmes difficultés (hé oui 🙂 ) : charge mentale décuplée, manque de soutien, course permanente, solitude, gérer sa carrière et sa vie amoureuse….

Mais ils affrontent aussi d’autres problèmes. Plus encore que les mamans seules, moins médiatisés, les pères solos se sentent parfois comme des “oubliés” de la société.

Et surtout, ils doivent faire face à un double défi :

  • Comment se sentir légitime face aux clichés sociétaux en matière de parentalité ?
  • Comment relâcher la pression, et se sentir à la hauteur face à soi-même en tant que papa solo?

Focus sur ces nouveaux pères : leurs difficultés, leurs préoccupations, leurs joies, le système D et les relais existant pour les soutenir ! 😌

1. Papa solo : affronter un double défi

 

1.a Des préjugés sociétaux bien ancrés

Même si les mœurs et les mentalités évoluent, certains clichés persistent.

En 1ère ligne, les rôles traditionnellement associés au père et à la mère. Beaucoup continuent à penser qu’une mère est LA référence principale pour un enfant. Que l’instinct maternel est plus fort que l’instinct paternel. En deux mots, qu’une maman a davantage de compétences pour éduquer et entourer un enfant au quotidien.

Alexandra Piesen, Docteur en sociologie, s’est intéressée dans une étude parue en 2019, à la réalité vécue par ces nouveaux papas solos :

“Être père“solo”: un modèle de“bon”père à construire au quotidien ?”

Ses rencontres et échanges avec des pères qui élèvent seuls leur enfant ont mis en lumière quelques spécificités liées à leur monoparentalité :

  •  la “pression” liée aux attentes de la société

(Les mères étant traditionnellement et “naturellement” souvent considérées comme plus compétentes en matière de parentalité)

  • la tentation d’être un “parent parfait”, pour surcompenser le fait d’être un homme et d’avoir la garde principale.

(La résidence principale au domicile du père étant pour certains associée à “une défaillance maternelle”, le père solo peut avoir l’impression d’être le “parent gardien par défaut”).

  • le besoin d’être rassuré sur ses capacités de “bon parent”

C’est vrai que ce n’est pas évident tous les jours. On n’a pas de modèle de pères qui élèvent seuls leurs enfants donc c’est compliqué, on ne sait jamais vraiment si on fait correctement les choses.

Oliver, 40 ans, 2 enfants

  • trouver un équilibre entre être “proche” et “cadrant”

(Et ne pas devenir le père dur qui punit face aux “mamans du dimanche” !)

Je ne suis pas la maman, mais j’assure un travail maternel.
Ou du moins celui que l’on attribue aux femmes : je fais à manger, des câlins etc. 

Au fond, un père seul est une mère comme les autres.
La différence, c’est qu’on est soupçonné d’incompétence. On vous demande sans cesse : «Comment tu fais ?» 

Je réponds toujours «comme les autres». A force d’être questionné sur sa légitimité, on peut commencer à douter de bien faire.

Omar, 37 ans, 1 enfant

Les stéréotypes concernant la répartition des rôles parentaux sont donc aujourd’hui revisités et amenés à évoluer…doucement mais sûrement 🙂 Toujours est-il qu’il n’est pas forcément simple de s’affranchir du regard des autres.

Que la confiance parfois fragile des papas solos en leurs propres capacités les amènent à se positionner en “apprenants”, à douter plus que nécessaire. Pour une mère ou pour un père, l’entrée en monoparentalité est toujours une étape déstabilisante. Mais de par leur situation “atypique”, les papas solos peuvent ressentir un besoin fréquent de se justifier. 

« Je n’ai eu aucun souci à trouver mon rôle auprès de mes deux enfants.
C’est complètement différent par rapport au monde extérieur. On doute de mes capacités, chaque démarche administrative tourne au parcours du combattant… L’égalité n’est pas au rendez-vous alors que j’aime mes enfants autant que leur mère. » 

Leo, 42 ans, 2 enfants

1.b La pression d’être un “bon” père en solo : se sentir légitime

Un papa solo peut donc avoir la sensation de devoir “prouver” ses compétences continuellement. Démontrer qu’il est tout à fait capable de remplir son rôle parental à temps complet “aussi bien qu’une mère”.

Un stress qui s’ajoute à celui de la course quotidienne : gérer une maison, des horaires école/travail, les courses, les devoirs, les imprévus…sans l’aide de l’autre parent !

L’angoisse de ne pas s’en sortir, de ne pas être un “assez bon parent”, est par ailleurs inversement proportionnelle à l’investissement du père avant la séparation. Même si il peut être compliqué au départ de trouver une organisation, se recentrer, le temps, et le fait de gérer au quotidien permettent d’alléger un peu la pression, reprendre confiance :

“Je me suis retrouvé un peu perdu pendant un moment, donc j’avais peur que la situation m’échappe. 

Mais j’ai arrêté de culpabiliser, parce que ça aussi, on se prend une part de culpabilité. Moi j’ai longtemps pensé que ce n’était pas suffisamment bien [ce qu’il faisait comme tâches], et qu’il fallait plus. “

Romain, 49 ans, 2 enfants

Et ils ont bien raison !
En témoignent les paroles de Patrice Huerre, pédopsychiatre et auteur de « Pères solos, pères singuliers ? »

“Depuis les travaux en éthologie et sur l’attachement, on sait bien que le tout-petit, pour assurer sa survie, va s’attacher à la figure adulte susceptible de répondre au plus près et de manière fiable à ses besoins.
Il peut alors s’agir de son père comme de sa mère, d’un homme comme d’une femme. Tout dépendra de la manière dont cet adulte saura s’adapter au bébé, qu’il soit le père ou la mère.”

Pourtant, face à un rôle maternel sacralisé, certains papas solos s’emploient à ne faire aucune erreur, à assurer du mieux qu’ils peuvent sur tous les fronts. De peur de voir remises en cause leurs capacités parentales, ou même, de se voir retirer la garde.

Ils sont ainsi très vigilants à ce qui pourrait remettre en cause leur légitimité en tant que papa solo : décrochage scolaire, problèmes de comportement, lieu et rythme de vie, qualité de l’alimentation…

«J’ai toujours veillé à être irréprochable»
Nicolas, 50 ans, ingénieur, deux filles de 17 et 11 ans

Ces pères expriment leur sentiment de ne pas avoir droit à l’erreur, d’être surveillés par les institutions, ou l’entourage.

“Quand une mère se trompe, on aura plutôt tendance à dire : « la pauvre, c’est difficile ». Alors que si un père fait une erreur, on peut lui retirer la garde.” Thomas, 41 ans, 1 enfant

 

« Maintenant que mon fils a grandi, j’ai l’impression qu’on me jauge moins.
Je n’ai plus le sentiment d’a priori négatifs que j’avais quand il était bébé.

Nous ne sommes pas hyper nombreux dans mon cas, mais il y a aussi les hommes qui ont obtenu la garde principale. 

Or il y a beaucoup de réseaux d’aide pour les femmes seules, pas pour les hommes. On en parle moins, les hommes aussi se livrent moins, et sont peut-être comme tous ces mecs qui ne veulent pas demander leur chemin… C’est étrange à un moment où l’on parle tant d’égalité femmes-hommes. L’égalité, c’est dans les deux sens non ? “

Cédric, 43 ans, informaticien, veuf, un fils de 11 ans 

2. Papa solo et maman solo : même combat ?

 

Si certaines différences existent, être à la tête d’une famille monoparentale implique bien sûr les mêmes difficultés, que l’on soit un homme ou une femme.

Exception faite cependant, d’après les derniers chiffres de l’INSEE, en ce qui concerne les revenus et la vie professionnelle.
Les enfants vivant seuls avec leur père seraient moins souvent en situation de pauvreté : 22% en 2018, contre 45% pour ceux vivant à temps complet avec leur mère.

  • Papa solo et travail

Les employeurs sont-ils plus conciliants avec les papas solos qu’envers les mamans solos ?

Pas toujours, puisque dans une société masculine, et comme la majorité des mamans solos, les pères solos sont aussi confrontés au manque d’ouverture de l’employeur en matière d’aménagement des horaires, des vacances, ou des rendez-vous chez le médecin.

«J’ai perdu ma femme quand mon fils avait 6 mois. Je suis rentré du Québec pour m’installer en région parisienne, où j’ai bénéficié de l’aide de mes deux sœurs et de ma mère. Malgré cela, c’est compliqué quand vous êtes seul, homme ou femme. Vous devez être à la crèche le matin et le soir, ne retenir que les emplois qui vous permettent de sortir à 17 h 45, accepter d’être dispo vingt-quatre heures sur vingt-quatre, ne pas bénéficier d’un week-end sur deux, être fatigué. En outre, élever seul un enfant, c’est un seul salaire mais une chambre en plus…”
Cédric, 43 ans, veuf, un fils de 11 ans 

Le papa solo qui a des difficultés à employer une assistante maternelle va donc avoir recours au système D : l’entourage, les grands-parents…ou la reconversion professionnelle !

Comme Skander, 37 ans, qui pour réussir à élever en solo son fils de 3 ans, a dû quitter son emploi dans les assurances, et se reconvertir en indépendant.

D’autres connaissent le chômage. Ainsi Thierry, devenu papa solo de 2 garçons quand son ex-conjointe a quitté le domicile conjugal. Suite à la séparation, il a dû se résoudre à quitter un poste de responsable en traitement d’archives pour réussir à gérer le quotidien dans l’urgence.

Outre les freins mis à leurs carrières, quelles sont les principales difficultés communes aux parents solos, homme ou femme ?

  • L’isolement social du parent solo

La solitude et l’isolement font partie des conséquences principales de la monoparentalité. Compliqué en effet de trouver le temps et l’énergie nécessaires pour pratiquer une activité sportive ou culturelle, ou simplement sortir entre amis.

Les forums pour parents solos, ou les groupes d’entraide sur Facebook existent, même si de par leur rareté, certains papas solos s’y sentent moins intégrés.

Cependant les associations de papas solos émergent également.

Il faut aussi noter que l’isolement associé à une volonté d’être à la hauteur de sa mission de parent solo, peut entraîner un “surinvestissement” du rôle paternel, au détriment de sa vie d’homme.

  • Refaire sa vie quand on est père célibataire / Papa solo et nouvelle compagne

Comme pour les mamans célibataires, faire des rencontres, réinvestir un lien amoureux, former une famille recomposée, est un chemin qui peut être parsemé d’obstacles : matériels, mais aussi psychologiques.

“C’est ce qui ressort de notre enquête : ils semblent désireux d’assurer ce qu’ils estiment être leur devoir paternel en excluant un engagement durable dans une nouvelle vie de couple, craignant sinon de ne pas être « suffisamment bons pères ».
Patrice Huerre, pédopsychiatre et auteur de « Pères solos, pères singuliers ?

“C’est compliqué de retrouver quelqu’un. J’ai encore du mal à concevoir de laisser mes enfants pour aller faire la fête »

Eric, 32 ans

Mais la vie sociale, la vie professionnelle et amoureuse, ne sont pas les seules préoccupations auxquelles doivent faire face les papas solos. D’autres (nombreux !) questionnements font partie de leurs quotidiens :

  • L’absence de relais
  • La possibilité d’avoir recours à des figures de référence féminines

“Il y a toutes les questions autour des règles et des garçons, je ne sais pas trop comment aborder le sujet avec elle. C’est vrai que c’est des choses où je sentais qu’elle n’osait pas trop m’en parler. “

Marco, 40 ans, 2 enfants

  • La gestion des relations avec l’autre conjoint
  • Les questionnements sur l’éducation
  • La difficulté de prendre du temps pour soi
  • L’adolescence (!)
  • La possibilité d’être conseillé par des professionnels

Mais tout n’est pas sombre au pays du papa solo !

S’occuper seul de son enfant, c’est aussi créer un lien fort avec lui, synonyme de grands moments de bonheur en tant que papa 🤩.

« Quand je regarde l’année qui s’est écoulée, je me dis que j’ai réussi à gérer la situation et que j’ai beaucoup de chance. Là, les petits sont en vacances avec leur mère et je dois avouer que je m’ennuie un peu. « 

Xavier

3. Noo Family : apporter une aide concrète et adaptée aux parents solos !

 

Noo Family est une plateforme d’accompagnement au service des parents solos : mamans seules, pères célibataires, divorcés, veufs, séparés. Parce qu’on a vécu la monoparentalité, et l’absence d’interlocuteurs adaptés, Noo a été créé par et pour les parents solos.

Quelle est l’aide proposée par Noo aux papas solos ?

Pour vous simplifier la vie, obtenir des réponses et solutions personnalisées, nous vous permettons de réserver une séance avec un professionnel familier des questions liées à la parentalité (c’est mieux 😉):

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Nos experts des sujets de la monoparentalité vous accompagnent en ligne 

Conseil juridique, mode de garde, dossier Jaf…avec un Avocat
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Être soutenu pour prendre soin de soi et avancer avec un  coach de vie

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Vous avez des questions, une demande particulière ? Contactez-nous, nous vous répondrons avec plaisir.

Vous cherchez des renseignements sur les aides financières, logistiques, juridiques auxquelles vous avez droit en tant que papa solo ? Découvrez notre article : “Le guide du parent solo (il était temps !)”

👉 Quelques ressources en bonus :

Documentaire « Papas solos , les nouveaux héros ? »
Victoire Mabille et Olivier Ponthus 

« Pères solos, pères singuliers ? »   Patrice Huerre, pédopsychiatre 

Être père “ solo ” : un modèle de “ bon ” père à construire au quotidien ?.
Alexandra Piesen. Ency- clo. Revue de l’école doctorale Sciences des Sociétés ED 624, Université de Paris, 2019, Maternités, paternités : représentations, pratiques, nouvelles perspectives, 10, pp.71-90. hal-02469966v2

«Les effets de la « parentalité solo » sur l’exercice des rôles parentaux et les frontières de l’enfance»
Charpenel, Marion, et al., Revue des politiques sociales et familiales, vol. 138, no. 1, 2021, pp. 5-25.

Noö Family, la boussole des
papas et mamans solos

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